FLORENCE
Sur les pas de Michel-Ange
MICHEL-ANGE & LES MEDICIS
LORENZO LE MAGNIFIQUE
1449 - 1492

Le Giardino di San Marco était une sorte de première académie des beaux arts que Lorenzo Médicis dit le Magnifique avait créée pour faciliter les études des jeunes artistes méritants. Elle tirait son nom du célèbre couvent qui l'acueillait. Là, les artistes se mesuraient à la riche collection d'art ancien de la famille Medicis sous la conduite du Maître Bertoldo di Giovanni qui avait été formé par Donatello. La première rencontre de Lorenzo avec Michel-Ange eut lieu dans ce jardin, alors qu'il terminait la tête d'un vieux faune ricanant et pour taquiner le jeune garçon Lorenzo lui demanda s'il avait déjà vu un vieux avec encore toutes ses dents... Michel-Ange prit au sérieux la provocation et modifia son faune. A la rencontre suivante ayant remarqué l'habilité de l'adolescent, Lorenzo l'invita à vivre dans son palais parmi les Medicis. Michel-Ange avait alors 16 ans. Ludovico, son père, profita lui aussi des largesses de Lorenzo qui lui accorda une fonction au bureau des douanes.
PIERRE II
LE MALCHANCEUX
1471 - 1503

A la mort de Lorenzo, Michel-ange décide de quitter le palais avant d'y être prié par Pierre le Malchanceux. Il retourne chez son père et étudie l'anatomie du corps humain en pratiquant la dissection, interdite par l'église, au couvent des Augustins à Santo Spirito. Pour remercier le Prieur il sculPte un magnifique Crucifix en bois de peuplier : le Christ fragile.
Pierro rappelle Michel-Ange au palais…pour amuser les enfants en lui demandant un bonhomme de neige.
Les événements prennent une mauvaise tournure pour la maison Medicis et craignant des représailles à son égard vu qu'il avait fréquenté leur maison, Michel-Ange décide de quitter la ville se réfugiant d'abord à Venise puis à Bologne où il est acceuilli par son mécène Giovanfrancesco Aldovrandi pour qui il réalise le cycle des sculptures pour la Châsse de Saint Dominique.
FLORENCE SANS LES MEDICIS
1494 - 1512
Peu après, sous la poussée du peuple et des prédications apocalyptiques de Savonarole, Florence se révolte contre les Medicis, les chasse et confisque leurs biens en instaurant une théocratie avant d'établir la République.
Michel-Ange reçoit de l'Ambassadeur de France, auprès du Pape à Rome, la commande d'une Pietà : le Christ mort sur les genoux de sa mère. A peine exposée cette statue est acceuillie avec beaucoup de stupéfaction. C'est en artiste affirmé et mûr malgré son jeune âge qu'il retourne à Florence débarassé de Savonarole.
L'Œuvre de la Santa Maria del Fiore lui commande une nouvelle sculpture pour décorer le contrefort de la cathédrale. Depuis 40 ans un marbre était dans les réserves de l'Œuvre. Agostino di Duccio et Bernardo Rossellino s'étaient déjà risqués sans résultat. Ainsi ce bloc difforme était un encombrement inutile et on n'eut aucune peine à le donner à un artiste assez fou pour relever un tel défi. Dans toute la ville l'étonnement fut grand lorsque le "DAVID" fut libéré. Dès lors le sculpteur reçut et accepta beaucoup d'autres commandes. La corporation de la laine lui commande les 12 apôtres. Il n'ébauche que le Saint Matthieu. Puis, pour des particuliers il accepte de sculpter le Tondo Pitti et le Tondo Doni.
LE MYSTERE DE LA BATAILLE D'ANGHIARI
Le milieu culturel bouillonnant de Florence attire de nombreux artistes et la ville, voulant tirer partie de cette opportunité et promouvoir l'orgueil civique, organise une rencontre entre les 2 plus grands artistes du moment : Michel-ange et Léonard de Vinci qui s'affrontent littéralement sur le difficile terrain de la fresque. Ils sont chargés d'exécuter deux peintures murales pour décorer la salle du Conseil du peuple au Palais Vecchio : la Bataille de Cascina pour Michel-Ange et la Bataille d'Anghiari pour Léonard de Vinci. Pour des raisons diverses aucune des 2 oeuvres ne sera achevée. Celle de Michel-Ange ne va pas au-delà des cartons préparatoires et celle de Léonard s'abîme sur le mur à cause d'une nouvelle technique expérimentée par le peintre. Mais dans toute l'Europe de nombreux artistes se déplacent pour assister à l'événement. Les cartons sont exposés dans l'église de Santa Maria Novella. Les originaux ont disparu, cependant nous pouvons nous en faire une idée grâce à Rubens qui copie la Bataille d'Anghiari et à Aristotele da Sangallo qui reproduit les cartons de la Bataille de Cascina.


Bataille d'Anghiari Bataille de Cascina
PAPE LEON X
Jean de Medicis (fils de Lorenzo le Magnifique)
1513 - 1521



Julien Duc de Laurent Duc
Nemours D'Urbino
L'élection d'un Médicis sur le trône papal annonce le retour de la famille à Florence. Léon X, fils de Lorenzo le magnifique, lance la reconstruction et la décoration de la façade de la basilique de San Lorenzo afin d'unir à nouveau la ville au nom des Médicis (San Lorenzo reconstruite sous Cosme l'Ancien selon les plans de Brunelleschi offrait toujours une façade inachevée). Mais 3 ans après l'attribution du projet à Michel-Ange les travaux sont annulés. Les Médicis ont besoin de grandes sommes d'argent pour soutenir la campagne militaire contre le Duché d'Urbin. A la mort prématurée de ces deux Ducs, Léon X fait encore appel au Génie pour excécuter une chapelle funéraire symétrique à la vieille sacristie de Brunelleschi pour y déposer Julien Duc de Nemours et Laurent Duc d'Urbino, les deux Medicis qui on dirigé Florence par intérim pour le Pape. Mais la mort de Léon X arrête une nouvelle fois les travaux. Le nouveau Pape Adrien VI lui est hostile, il menace Michel-Ange de le passer en jugement pour les travaux non achevés du tombeau de Jules II. Mais un an plus tard le Pape meurt et c'est de nouveau un Medicis qui monte sur le trône papal : Clément VII.
PAPE CLEMENT VII
Jules de Medicis
(fils de Julien frère de Lorenzo le Magnifique)
1523 - 1534

Clément VII lui commande une nouvelle bibliothèque au-dessus de l'ancienne sacristie de l'église San Lorenzo pour y ranger les manuscrits anciens.
Nouveau ralentissement des travaux à cause de la détérioration de la situation politique. Clément VII trahit Charles Quint et se tourne vers son ennemi : François 1er. Pour réparer cet affront l'empereur envoit son armée contre les états pontificaux défendus par Jean des Bandes Noires. Rome est saccagée et pillée. Clément VII se réfugie au château Saint Ange. Profitant des difficultés du Pontife, Florence se révolte contre les Medicis et, craignant des représailles, décide de fortifier la ville. On fait appel à Michel-Ange qui accepte cette tâche compromettante prenant à nouveau parti contre les Medicis. Le 10 janvier il est nommé membre des 9 de la milice et le 6 avril surintendant de tous les ouvrages de défense.
Clément VII réconcilié avec Charles Quint demande son intervention militaire pour reprendre par la force la ville rebelle. En août la ville capitule. Suivent des jours de féroce répression. Michel-Ange recherché se cache dans un souterrain de la nouvelle sacristie de San Lorenzo. Dans sa cachette on découvre les traces de son séjour, les murs sont recouverts de dessins... Quelques jours plus tard Clément VII le pardonne et l'invite à reprendre les travaux de San Lorenzo arrêtés pendant le guerre. Le 25 septembre 1534 le pape meurt et avec sa mort s'achève pour Michelange l'histoire de la sacristie et de la bibliothèque de san Lorenzo.
LE JUGEMENT DERNIER
1535 - 1537

Vieilli et découragé par ses échecs Michel-Ange retourne définitivement à Rome. Pour se l'attacher, le nouveau pape, Paul III lui commande "le jugement dernier" et le nomme architecte en chef, sculpteur et peintre du Vatican avec un traitement à vie de 1200 écus d'or par an.
A 72 ans il souffre de pierres dans la vésicule mais ne s'arrête pas de sculpter. Pour se distraire et passer le temps, parce que l'exercice physique du travail du ciseau le maintenait en bonne santé, il crée une Pietà de quatre figures dont le Christ mort et son autoportrait en Nicodème (Nicodème étant lui aussi sculpteur). Michel-Ange, insatisfait, perd patience et brise le bras et la jambe du Christ. C'est Tiberio Calcagni qui le restaurera et le terminera.
"Beaucoup de gens - écrit-il en 1557 à son neveu Lionardo Buonarroti - croient, comme je le crois, que j'ai été placé à ce poste par Dieu… Je ne veux pas l'abandonner, parce que je sers par amour de Dieu et place en lui toutes mes espérances".
Le 14 février il est pris de fièvre. Le 18 février 1564 il meurt entouré de son secrétaire Daniele da Volterra et de son fidèle ami, son âme : Tommaso dei Cavalieri.